OUEST-FRANCE 7 décembre 2024

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Au Mont-Saint-Michel, une nouvelle stratégie avec le barrage pour limiter l’ensablement de la baie

Mardi 3 décembre 2024, lors d’une réunion publique autour du plan de gestion Unesco pour la baie du Mont-Saint-Michel, il a été annoncé que le barrage sur le Couesnon allait fonctionner différemment pendant trois mois. Un test pour essayer l’accélération de l’ensablement de la baie.

L’ensablement de la baie du Mont-Saint-Michel, c’est un sujet de préoccupation qui est revenu sur le devant de la scène mardi 3 décembre 2024. À Pontorson (Manche), une cinquantaine de personnes ont fait le déplacement pour assister à une réunion publique autour du plan de gestion Unesco de la baie du Mont-Saint-Michel qui est toujours en cours d’écriture.

« C’est vertigineux »

C’est à cette occasion que François Lamotte d’Argy, guide dans la baie a partagé ses inquiétudes. « La baie n’est que l’ombre de ce qu’elle était », a-t-il regretté, ciblant notamment l’ensablement qui progresse sur la zone. « Les lâchés d’eau que l’on fait sur ce barrage ont largement accéléré l’ensablement de la baie du Mont Saint-Michel. Aujourd’hui, la mer a bien du mal à arriver en fond de baie, les fleuves ne divaguent presque plus. C’est vertigineux la vitesse à laquelle ça s’accélère. En ce moment, quand je vois les fleuves qui viennent quasiment lécher les remparts, se rapprochent dangereusement des digues, on peut dire que l’intégrité du Mont-Saint-Michel et même des polders, me semblent mis en danger. »

Un test de 3 mois

Pour lui, il existe une solution : « il faut remettre le barrage en état estuarien, où on fait des plus petits lâchés d’eau pour que les portes du barrage soient encore fonctionnelles et ne s’ensablent pas ». Un modèle qui va être testé dès le 15 janvier 2025, lui ont assuré plusieurs élus ainsi qu’un représentant de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). « Pendant trois mois, il va y avoir une expérimentation, avec une modification des lâchés. Ce seront des lâchés plus doux », a affirmé le représentant de la DDTM.

« Le barrage sera 15 jours en mode estuaires - sans chasse - et 15 jours de chasse. Cette expérimentation va se faire jusqu’au 15 avril. Cela, bien sûr, sous réserve d’intempérie car sinon le barrage jouerait son rôle de contrôle des inondations », a ajouté Catherine Brunaud-Rhyn, la maire de Genêts et vice-présidente au département de la Manche.