Ouest-France publié le 23 juillet 2024

L’ensablement de la Baie du Mont-Saint-Michel continue d’inquiéter

Lors de l’assemblée générale de l’Association des amis du site de Genêts, de ses Environs et de la Baie du Mont Saint-Michel (AGEB) samedi 20 juillet 2024, des constats alarmants ont été présentés. Sont pointés, les lâchers d’eau du barrage pour le rétablissement du caractère maritime du Mont.

Dans la baie, la sédimentation s’est fortement développée vers le rocher de Tombelaine | OUEST-FRANCEVoir en plein écran

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L’assemblée générale de l’Association des amis du site de Genêts, de ses Environs et de la Baie du Mont Saint-Michel (AGEB) s’est tenue à Genêts (Manche) le samedi 20 juillet 2024.

Après avoir commenté le concours d’architectes qui devait imaginer le village en 2050 et 2100, la présidente de l’AGEB, Florence Beauchais invitait la municipalité à lancer une consultation auprès des habitants pour savoir comment ils imaginent Genêts en 2050 et comment s’y préparer . Diversement appréciés par les Genestais, les résultats sont très divers car certains projets voient Genêts au milieu de marais et d’autres au contraire pensent que Tombelaine aura perdu son caractère insulaire .

L’hydraulique de la baie bouleversée

Renan Bouvier, guide de traversée de la baie, témoigne de l’évolution de la baie depuis 2023 : Les fleuves Sée et Sélune ont tendance à décoller du Mont d’au moins 500 m, c’est inquiétant,souligne-t-il. Les lâchers d’eau du barrage du Couesnon provoquent le creusement d’un chenal au pied de Tombelaine et renforcent la sédimentation au nord, le paysage va verdir dans les prochaines années . Effectivement, dans son document, « Sauvons la baie », l’AGEB constate que le niveau du sol a atteint la hauteur permettant une importante colonisation par les plantes .

L’extraction de la tangue, une solution ?

L’AGEB préconise le retour de l’extraction de la tangue, qui pourrait être une manne économique, précise Renan Bouvier.Pendant des siècles elle a été pratiquée, pour que la mer évacue les criches et avec elle les sédiments, ça participait à l’entretien du paysage, reprenons notre rôle d’architecte au sein de l’écosystème . Cette solution a été évoquée lors d’une réunion avec les autorités compétentes, le dialogue semble rester ouvert, la législation devant être modifiée.

Alerter pour sauver

Tous ces constats auraient des conséquences pour toutes les activités humaines, dont celle de guides des traversées de la baie. Nous devons continuer nos observations pour suivre les résultats du fonctionnement du barrage lance l’AGEB dans son appel à témoignages, « Alerter pour sauver ».

Il s’agit de prendre une photo de la baie, à un endroit impacté par le bouleversement de sa biodiversité, toujours le même, plusieurs fois par an, avec coordonnées GPS, si possible. Si nous ne faisons rien, la situation va empirer et la baie se limitera à terme au Mont-Saint-Michel entouré d’eau alerte l’AGEB.

Site. https://www.ageb50.fr/page/2508878-alertons-pour-sauver